30/9 : Rencontre "Rouges Vifs"

Les "Rouges Vifs" avaient invité les citoyens de Bx-Nord, ainsi que le PC, la LCR, LO (excusés par la préparation de leur fête) et le PT (qui a décliné) à débattre sur le thème "Gauche raisonnable, Gauche anticapitaliste, Quelle Gauche pour la France ?".
Il y avait donc des membres de ces partis qui sont aussi au comité local du 29 mai et cela était l'occasion pour le comité d'élargir le débat avec des anti-libéraux, et d'envisager un socle commun d'orientations (programme...) et de pratiques.

Patrick Alvarez (RV), a d'abord réaffirmé la solidarité des RV avec le combat des marins de la SNCM (cf. La variante maritime de la directive Bolkestein) et des dockers de Marseille. Puis il a introduit le débat par une esquisse très sévère du bilan des 25 dernières années de la 'Gauche raisonnable' : dès 83, la décision de Mitterand de rester dans le SME avait arrimé le Franc au Mark, ce qui avait fait disparaître beaucoup d'emplois. En 88, il y avait des hommes de droite (Durafour, Stirn, Soisson) dans le gouvernement Rocard. Mauroy et Fabius ont fait "le sale boulot". Avec Jospin et la gauche plurielle, il y a eu plus de privatisations qu'avec Balladur et Juppé réunis. Enfin, pour le référendum, les socio-lib viennent de faire campagne commune avec l'UMP et le Medef.
Sur la 'Gauche anticapitaliste', il a fait le constat qu'elle était divisée et qu'il fallait s'efforcer d'être hégémonique à gauche d'abord, puis dans l'échiquier politique. Pour lui, un programme commun radical ne peut être l'oeuvre que des partis car ils ont une organisation et des moyens que n'ont pas les citoyens. [ NdR : "Un autre monde est possible" dans lequel les citoyens conservent le droit de choisir eux-mêmes ce qui leur convient. N'a-t-on pas exigé de la droite qu'elle respecte le verdict populaire ? Les partis de gauche ne devraient-ils pas également être à l'écoute du peuple souverain / de la volonté populaire plutôt que de vouloir imposer aux citoyens de suivre les partis ? Le Calendrier du "Collectif national du 29 mai" fait état d'une convergence à établir en vue du FSE, or la préparation de ce dernier est un processus "par en-bas", ce qui n'est guère compatible avec une hégémonie des partis, d'autant que la Charte des principes ne les admet même pas - "en tant que tels" - comme co-organisateurs. ]

Isabelle Laroque (LCR) : il n'a plus de place pour le réformisme qui est désormais impuissant face à la financiarisation de l'économie . La LCR souhaite regrouper dans la construction des luttes contre la droite et pour bâtir un programme clair de rupture (incluant notamment la suppression de la propriété privée des moyens de production), en n'oubliant pas que certains programmes antérieurs ont abouti à une gestion de droite.

Vincent Maurin (PC) : A gauche de la gauche, nous sommes toud d'accord contre la droite "tueuse" (précarisation , logement, fiscalité, sécuritaire), la question, c'est comment mener la lutte ? Elle doit passer par des rassemblements, dans les luttes (4 octobre) et politiques : avec la prise en compte de nouvelles formes d'engagement, la politique ne sera plus l'affaire des seuls partis. Pour trouver des prolongements au 29 mai, un contenu de l'alternative permettant de créer des majorités, le PC va organiser des forums en Novembre.

A.D. : Je lui ai fait valoir que déjà le PS et le PC en avaient organisé, mais sous leur houlette, et que chaque sensibilité politique parle de rassemblement mais en privilégiant sa boutique, son "écurie". Il faut "ouvrir des "espace de débat" où les citoyens "motivés", aussi bien "inorganisés", que membres de parti, de syndicat et d'associations puissent faire leurs propositions. Le "programme" doit prévoir de corriger les défauts de la démocratie pseudo-participative, et avant sa finalisation, il est possible d'avancer dans cette voie au niveau local, en développant les média alternatifs (Internet, radios associatives, télés libres) et en mettant en place des instances de démocratie participative (conseils de quartier avec Charte vraiment "citoyenne" et budget participatif, coopératives municipales pour l'emploi local et le commerce équitable)]

Serge Thuillier (CGT) : En 97, ce n'est pas contraint et forcé que le PC a participé au gouvernement. Cette fois, le PC a soutenu Mme Delaunay qui était pour l'allongement de la durée des cotisations retraite du public et son alignement sur le privé. Le candidat LCR l'a aussi suivie au 2ème tour. Maintenant, l'intéressant, c'est le programme.

Philippe (LCR) : aujourd'hui, si la population ne réagit plus, c'est à cause de la gauche qu'elle ne peut plus croire. Il faut se regrouper sur un programme radical : faire un état des lieux des logements vacants et appliquer la loi d'expropriation ; attaquer la propriété privée ; donner un travail à chacun.

Mme Y : il faut faire une révolution, et commencer par s'écouter. Il n'y a pas de dialogue possible avec Mme Delaunay. Elle a voulu obtenir des éclaircissements sur J. Bové, que P. Alvarez avait copieusement étrillé.

Jean-Luc (RV) : Quel est le but des comités du 29 mai ? S'accorder sur un candidat unique à la traîne du PS ? Il faut refonder un vrai parti communiste, incluant PC, LCR et PT.

"Mamie Jaja a déploré les jets d'oeuf sur Fabius.
Serge : on est capable de faire un programme commun de gouvernement. La 6ème République est encore dans le flou, mais on peut déjà rendre le pouvoir au parlement, supprimer le Sénat et proposer la proportionnelle intégrale.
A.D. : Contrairement à ce qu'il affirme, il faut modifier la Constitution pour changer le statut du Sénat et de l'Assemblée.
Isabelle : il n'y a pas de réponse institutionnelle via les élections. On refuse de gérer le capital et on répond par un programme de luttes en rupture, et le gouvernement qui sera issu de ces luttes sera contrôlé par les travailleurs [ et les chômeurs ? et les retraités ? => dire "par les prolétaires", ou "par les citoyens" ]
Philippe C'est dans la rue qu'on fera appliquer le programme
Mme Y : En attendant, personne ne s'occuppe du Gd Parc (exemple du centre commercial)
Serge Thuillier : c'est à contre-coeur que j'irai défiler le 4, derrière Chérèque !
Michel : a regretté que sur les 35h, ceux qui les avaient eu (dans les grosses boîtes) ne se soient pas battu pour les autres.

Ma conclusion : fort bien de parler de programme, mais le prépare-on "par en bas", comme le FSE, en s'appuyant sur les comités locaux et des "forums décentralisés", ou bien via les états-majors, comme on en a vu une ébauche cet été ?