P.V. / Aperçu de la réunion du 14 octobre
du Comité Girondin du 29 mai=>
14 Photos ( + 5 photos du rassemblement à la préfecture)
Vendredi 14 octobre, 20h, Salle Municipale du Grand-Parc - Bordeaux :
Réunion publique, ( =>
Tract) à l’initiative du Comité girondin du 29 mai, et avec la participation de représentants des organisations parties prenantes du NON de gauche :
« Après le 29 mai, quelle alternative politique et sociale ?» * Aucun écho de la conférence de presse prévue à 19h. Il semble que les médias dominants n'ont pas considéré cette réunion comme un évènement, et ce site alternatif entend rectifier cette désinformation, pour comme le dit Copernic : "
Remettre à l'endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l'envers".
A la tribune :
De g. à d. : Christophe Pébarthe (
PS), Odette Eyssautier (
PC), Bernard Couturier (
LCR), Claude Debons (
Copernic), Pascal Scaza (
Verts)). Pour les politiques, Michel Dubertrand, secrétaire départemental du PCF, et Agnès Jamin (LCR), sont aussi intervenus à la tribune, mais Alain Bousquet (
Mars) a dû avoir un empêchement. Pour les syndicats, il y a eu Gilbert Hanna (
Solidaires - G10), Brigitte Lopez (
FSU) et Antoine Rocher (
CFDT). Pour les associations : Frédéric Duboscq (
Attac33) et Christian Gaudray (
UFAL 33).
Prises de parole =>
Bernard Couturier : a rappelé que le Comité Girondin avait été mobilisateur car ce n'était pas un cartel d'organisations mais il était composé de personnes engagées dans tous les courants politiques, syndicaux et associatifs. Sa 2ème force a été de fédérer jusqu'à 30 à 35 comités locaux, et il a ainsi pu rassembler plus de 4000 personnes à Cenon, preuve d'une mobilisation rarement atteinte dans les dernières années, laquelle a permis une superbe victoire qui n'était pas évidente en début de campagne. Après cette victoire, la volonté de continuer ensemble s'est manifestée clairement à l'AG de juin, puis à Nanterre et enfin à l'AG de rentrée. Certains thèmes ont été abordés comme celui du respect du vote ou populariser la lutte anti-libérale, notamment les luttes sociales (participation au 4 octobre et au Codel...). et cette réunion peut être un début pour en aborder d'autres et proposer des alternatives.
Odette Eyssautier : a précisé qu'il était prévu 2 sessions avec 6 intervenants chacune, suivies de questions-réponses avec la salle, les questions étant à poser par écrit, et seront regroupées pour maintenir la cohérence des réponses, si bien sûr l'assistance est d'accord avec cette procédure.
Claude Debons : nous avons créé un évènement politique en l'ayant emporté sur toutes les forces politiques et médiatiques coalisées pour institutionnaliser le libéralisme. Nous devons profiter d'une dynamique populaire qu'on n'avait pas vu depuis 68 et de l'espoir qui est né de pouvoir sortir des fausses alternances pour aller vers de vraies alternatives. Nous pouvons et devons d'abord stopper l'offensive tous azimuts des libéraux, au plan national, mais aussi européen (Bolkenstein revient !) et mondial (OMC). Le 4 octobre a montré, de par le niveau des grèves et celui des manifestations, que la mobilisation est possible. Le meeting du week-end dernier à Marseille a aussi montré la convergence entre les forces des comités du 29 mai et les syndicalistes et les salariés engagés dans la résistance à la privatisation de la SNCM.
Pascal Scaza : la "Coordination pour une Europe Ecologiste", qui regroupait les Verts pour le Non, s'est dissoute au soir du 29 Mai, mais ce courant se maintient en interne chez les Verts. Le vote a été à la fois un vote de rupture (avec la politique néo-libérale et avec les socio-libéraux de la gauche institutionnelle de gestion du libéralisme) et un vote fondateur pour "
faire de la politique autrement", de façon transversale. Il ne faut pas pour autant rejetter en bloc ceux qui, à gauche, ont appelé à voter oui, car ils évoluent, comme le montre le dernier communiqué commun pour le 4 octobre. Il faut répondre à 2 questions : quel type de fonctionnement ? celui adopté pendant la campagne ; et quel type d'actions ? : il faut entrer en résistance et contruire l'alternative.
Frédéric Duboscq : au niveau national, Attac a été dans les 1ers à signer l'appel des 200 ; les comités locaux d'Attac n'ont pas tous rejoint les comités du non mais Attac33 s'est engagé directement car il s'agissait d'un choix de société : venue de R.M. Jennar, meetings du 22 janvier et du 26 mai, secrétariat et notamment encaissement des chèques... L'association entend poursuivre sa mission d'éducation populaire tournée vers l'action et son combat contre le néo-libéralisme mais ne s'aligne pas sur l'agenda des partis et ne soutiendra aucun candidat aux prochaines élections. Il est d'ailleurs proposé d'inscrire dans les statuts qu'Attac ne deviendra pas un parti, et j'adhère à cette proposition.
Christophe Pébarthe : le 29 mai a été un moment d'insurrection démocratique qui a soulevé l'espoir. Il ne faut pas laisser l'interprétation de ce vote aux seuls média dominants : les dernières études montrent que même ceux qui avaient voté non sans être de gauche ont voté en fonction des critères avancés par les nonistes de gauche (incapacité de l'Europe à protéger des délocalisations et les Services Publics), donc - de par son contenu - sons sens est donc bien "
à gauche" même s'il n'est pas "
de gauche". Le clivage n'est plus entre le oui et le non au TCE, mais autour du libéralisme, de la concurrence conduisant au dumping social et fiscal. Nous nous sommes rassemblés pour nous opposer au TCE, maintenant il faut dépasser ce stade de l'opposition et arriver à du positif, à un programme pour une autre politique. Il faut amplifier les luttes contre les mesures libérales que Bruxelles continue de nous imposer, car la partie 3 du TCE n'a pas disparu ni la logique libérale : ainsi les luttes contre la libéralisation d'EDF, de la SNCF, de la Poste ou contre la réforme des systèmes de retraite vers un système de capitalisation doivent être l'occasion de leur donner un contenu politique et de proposer des alternatives. Il faudra aussi lutter contre les "faussaires" du oui (les leaders qui se disaient à gauche et ont entraîné à voter oui) et les "faussaires" du non (ceux qui ont voté non mais sont prêts à composer avec le libéralisme), en les placant devant leurs contradictions : comment conforter les Services Publics si on valide la logique qui les détruit ? L'intérêt de ce Comité est qu'il pourra peser pour obliger les candidats "
de gauche" à une certaine cohérence, sous peine des mêmes déceptions que par le passé. Ce sera même un devoir, si nous voulons être à la hauteur des espoirs nés du 29 mai.
Gilbert Hanna : ce gouvernement, 3 fois mis en minorité, continue sa politique et même la durcit et devient le pittbull du patronat (cf. GIPN contre les postiers). Pour le contrer, il y a déjà 2 pistes :
* le thème du Service Public (postiers, autoroutes, EDF,...) qui est très rassembleur et mobilisateur. Il faudra poser clairement ce qu'est un Service Public et son accès égal pour tous. Pour ce qui est de la SNCM, on doit constater un retard à l'allumage des confédérations syndicales qui ont attendu 24 jours de grève (et la reprise du travail !) avant d'organiser un rassemblement devant la préfecture, demain à 15h. Pour les prochains combats (EDF, autoroutes), il faudra éviter tout retard à l'allumage. Il faudrait une réponse globale - politique et syndicale - à une attaque globale, et ce dès maintenant en non en 2007. C'est maintenant qu'il faut gagner ce combat pour gagner en 2007.
* la 2ème piste, ou brèche, ce sont les ordonnances Villepin, et notamment le contrat "Nouvelle Embauche" (CNE), et sur ce sujet il y a unité de la base syndicale, au niveau départemental.
Echanges avec la salle =>
Lorsque le moment des questions écrites est venu, il y a eu quelques réactions assez vives dans le public
Annick (AC!) s'est élevé contre cette procédure infantilisante
Gérard Boulanger (LDH) : a carrément parlé de "politburo" avant de partir
Odette Eyssautier : a alors accepté une question orale
Une intervenante du public a déclaré qu'elle n'avait pas de question mais une intervention à faire : il n'y avait pas d'un côté des gens qui avaient des questions à poser et de l'autre des gens qui avaient les réponses. Il s'agit de trouver ensemble les réponses et de faire en sorte que les comités unitaires oeuvrent à la convergence des luttes et des initiatives.
Odette Eyssautier : autre question ?
X : et la réponse sur la convergence à réaliser ?
Odette Eyssautier : on va d'abord regrouper les questions
X : oui, et on va regrouper les luttes
Question : les comités ne doivent-ils pas exiger un changement des institutions ou faut-il attendre patiemment les présidentielles ?
Réponse : le changement institutionnel sera la conséquence des présidentielles et législatives. La présidentialisation du régime sera certes à dénoncer, de même que la personnalisation du débat (vie intime de Sarkozy ; concours de belles gueules avec Villepin) à laquelle les média contribuent, mais qui ne fait qu'essayer de masquer le fond, la logique libérale. A nous de montrer les enjeux idéologiques de ce dévoiement de la politique.
Claude Debons : sur les Comités et la convergence des luttes, il est sûr que pour la SNCM, il y a eu retard à l'allumage, mais la composition même des comités ne l'autorise pas à se substituer aux salariés en lutte ni syndicats. Dans ce cas, ils ne peuvent que relayer leurs initiatives. Cependant, ils peuvent aussi réactiver les solidarités par une sensibilisation de l'opinion et réinjecter de la politique dans les conflits sociaux, en montrant par exemple dans le cas de délocalisations qu'elles sont la résultante de choix politiques. Aux 2 thèmes énoncés par Gilbert, il faudrait ajouter celui de la Directive Bolkenstein (le principe du pays d'origine met en concurrence des systèmes sociaux pour les aligner vers le bas), qui risque aggraver la précarisation et va attaquer aussi les Services Publics. La prochaine échéance est le
19 Novembre, jour où la nouvelle Fédération des collectifs des SP appelle à une manifestation nationale. Nous devons faire de ce jour un grand évènemement de résistance et de début de contre-offensive.
Pascal Scaza : pendant la campagne, les comités ont joué un grand rôle de contre-information, et cela a manqué lors du conflit de la SNCM : lorsque les média disaient par exemple qu'elle devrait déposer son bilan, comment l'Etat peut-il déposer son bilan ? Les Services Publics n'ont aucun profit à faire, et peuvent même être en déficit s'il s'agit d'assurer un service égal à tous.
Gilbert Hanna : les comités ne pourront apporter des solutions miracle à tous les problèmes, mais simplement leur contribution au débat et à l'information. Il faut être intransigeants sur les valeurs que nous défendons : droit du travail, services publics... Et nous devons combattre ceux qui, dans les syndicats, considèrent ces valeurs comme des tabous dont il faudrait s'affranchir.
Question : "
comment développer une culture politique pour que les citoyens soient acteurs et partie prenante de notre combat" ?
Frédéric Duboscq : lit un texte de travail d'Attac sur sa position et son rôle : indépendance vis à vis des partis, engagemnent politique dans le sens où elle s'intéresse à la vie de la cité hors des clivages partidaires. Nous faisons de la politique autrement. Dans la continuité des mouvements d'émancipation, nous nous situons du côtés des opprimés et assumons les buts définis par la République d'égalité et de liberté, en intégrant les apports de l'écologie et du féminisme. Nous visons à donner des armes à ceux qui en sont dépourvus.
Question : "
comment mobiliser la population pour la mettre en demande d'information, comme elle l'était sur le TCE" ?
Claude Debons : En continuant ce qu'on a fait alors : aller au-devant des gens et ouvrir les débats sur les sujets qui les touchent
Question orale ?
intervention : il y a un problème de timing ; pour le TCE, il y avait un texte concret sur lequel s'appuyer et une échéance. Or 2007 est une échéance lointaine, et d'ici là on risque de perdre notre avantage actuel. Nous devrions nous fixer des échéances plus proches et poser des ultimatums, imposer notre timing (privatisation d'EDF,...)